Ici
Ici dans le camp,
Tu ne dois pas poser de questions,
Parce qu'il n'y a pas de réponses.
Il n'y a que le travail,
Les coups et la faim,
Et ils te briseront.
Silencieux,
Les yeux hagards,
Tu avanceras en traînant les pieds,
Pliant sous ton propre poids.
Comme les autres
Tu deviendras,
Au fil des jours,
L'hallucinant squelette,
D'un cauchemar,
Jusqu'à finir
Comme un chien,
Dépouillé de tes hardes,
Un rictus aux lèvres,
Les yeux grands ouverts,
Et tournés vers le ciel.
Telle est la volonté
Des dieux indifférents
Qui déchaînent la foudre,
Telle est leur loi.