106ème anniversaire de l'Armistice de 1918 à Grenoble
Hommage aux Héros d'hier - La nécessité du devoir de mémoire
Lundi 11 novembre 2024, la ville de Grenoble a commémoré le 106ᵉ anniversaire de l'Armistice de 1918, marquant la fin de la Première Guerre mondiale et honorant la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France.
Cet événement solennel, célébré dans toute la France, a rassemblé à Grenoble les autorités locales, les anciens combattants, des associations de
déportés et d’internés, ainsi que des citoyens venus témoigner de leur respect pour les sacrifices consentis par des générations passées pour la paix et la liberté.
Le 11 novembre, c’est aussi l’année 1943. Grenoble a été le théâtre d'évènements tragiques qui marquent encore profondément la mémoire collective. En pleine Seconde Guerre mondiale, la ville, qui était un centre de résistance particulièrement actif, a connu une répression brutale de la part de l'occupant.
Cette journée de 1943 a débuté par un rassemblement patriotique organisé en mémoire de l'Armistice de 1918. Malgré l'occupation allemande et les interdictions en vigueur, 2 000 Grenoblois se sont réunis pour honorer les soldats morts pour la France et exprimer leur défiance face à l'occupant. Cependant, les forces d'occupation étaient prêtes à répondre à cette manifestation d'opposition. Les troupes allemandes, regroupées à l’intérieur de la Maison des étudiants attendaient le moment propice pour intervenir de manière violente. Les manifestants réunis devant le monument des Diables Bleus, entamaient une vibrante Marseillaise, lorsque les troupes allemandes en furie les ont encerclés pour faire feu.
Heureusement les GMR français (Groupe Mobile de Réserve) se sont interposés et ont évité un carnage. 600 personnes furent emprisonnées dans le vieux manège, les femmes et les enfants furent relâchés. C’est près de 400 personnes qui furent emprisonnées jusqu’à leur départ le 13 novembre. Ce jour-là, après un dernier tri, 376 prisonniers partirent pour le camp d'internement de Compiègne-Royallieu, jusqu’en janvier 1944. A cette date, la
totalité des patriotes grenoblois, partit en direction des camps de la mort nazis, avec pour destination finale les camps de Buchenwald, Dora, Flossenbürg et Mauthausen.
Seuls 120 martyrs des camps reviendront vivants à la libération des camps en avril- mai1945.
Cet épisode tragique a renforcé la détermination des Grenoblois et des résistants, qui, malgré la terreur, ont continué leur combat contre l'occupant et pour la libération de leur pays. La ville de Grenoble fut d'ailleurs décorée de la Croix de la Libération par le général de Gaulle en 1944, en reconnaissance de sa résistance héroïque et de son rôle déterminant dans la lutte contre l'occupant nazi et son engagement en faveur de la liberté et dignité de la France.
Les cérémonies ont débuté avec un dépôt de gerbes à la Stèle des Déportés du 11 novembre 1943, située place Pasteur. Ce moment a permis à Jean-Pierre Celse (fils d'Auguste Celse, Déporté-Résistant de Dora) d’exprimer un vibrant témoignage en rappelant cet évènement tragique de la Seconde Guerre mondiale à Grenoble, lorsque de nombreux résistants et de simples patriotes furent arrêtés et déportés pour leur engagement contre l'occupation nazie ou simplement pour commémorer le 11 novembre.
Cette cérémonie, sous la présidence du Préfet, en présence de familles, d'associations d'anciens combattants et de résistants, de représentants du département, de la mairie de Grenoble, a rendu un hommage particulier aux déportés et aux combattants de la Résistance, qui ont sacrifié leur vie et leur jeunesse, leur liberté pour défendre les valeurs de la Patrie.
La présence de Vincent Malerba, dernier déporté, rescapé de cette tragique journée de 1943 a rendu la cérémonie particulièrement émouvante.
La commémoration du 11 novembre 1918 s'est tenue au monument aux Morts, sur l'Esplanade des communes Compagnons de la Libération, proche du monument des Diables Bleus place Paul Mistral. Cette cérémonie, présidée par le préfet de l'Isère, des élus de Grenoble et du département de l'Isère, a rassemblé de nombreux citoyens, de toute génération pour se recueillir en souvenir des sacrifices des soldats morts pour la France.
Les autorités ont déposé des gerbes devant le monument, puis une minute de silence fut observée.
Ces rassemblements ont témoigné de l'unité et de la résilience de la communauté grenobloise, qui a une nouvelle fois affirmé sa volonté de ne pas oublier les sacrifices des anciens combattants, résistants, déportés et de perpétuer les valeurs de liberté et de paix.
Après les remerciements aux porte-drapeaux, les participants se sont quittés, touchés et renforcés dans leur devoir de mémoire, dans l'espoir que les générations futures continueront à protéger la paix pour laquelle tant de vies ont été données.